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Dossier : Le Maroc 2.0, une réalité économique ?

Boubker BADR et Abderrahman RIADDepuis 2008, le marché du e-commerce marocain est en pleine essor. Encouragé par le développement des NTIC, dopé par la présence de sites marchands connus, encadré par des instances gouvernementales et autres institutions, le Maroc est en pleine mutation. En parallèle, les e-transactions bancaires connaissent aussi une forte progression. De quoi offrir de nouvelles opportunités d’affaires aux PME et TPE. Analyse de ce marché émergent avec Boubker BADR (à gauche), Directeur de l’économie numérique, Directeur du pilotage du programme e-gouvernement, Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies Royaume du Maroc et d’Abderrahman RIAD (à droite), Président de la Commission E-entreprise de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).

Comment se porte le marché de l’e-commerce au Maroc ?

B. Badr : Le Maroc connaît un élan dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. A titre d’exemple, à fin 2011, le taux de pénétration de la téléphonie mobile a dépassé 100%, le nombre d’internautes a atteint environ 15 millions et le parc Internet s’est élevé à 3 182 116 marquant une évolution très importante en profitant de la dynamique que connait le parc 3G. Au 1er trimestre 2012, plus 43 000 noms de domaines « .ma » ont été alloués et environ 8,35 millions de cartes bancaires ont été émises par les banques marocaines,…). Par ailleurs, depuis décembre 2011, on estime que le nombre global de sites web marchands a atteint 300 contre 40 sites en 2008, le chiffre d’affaires a atteint 513 millions dhs contre 31 millions dhs en 2008 et qu’enfin, le nombre de transactions e-commerce a atteint 714 000 contre 9000 en 2008.

Quels sont les facteurs liés à cette croissance ?

B. Badr : Cette croissance est le résultat des efforts de tous les acteurs concernés, notamment les cybermarchands, les banques, les associations professionnelles… en plus des actions engagées dans le cadre de la stratégie nationale pour le développement de la société de l’information et de l’économie numérique « Maroc Numeric 2013 », pour créer un environnement favorable à la confiance numérique.

Le deuxième volet concerne le renforcement institutionnel, et plus spécifiquement, l’agrément de La Poste Maroc comme un tiers certificateur au Maroc, l’institution de la Commission nationale de protection des données personnelles (CNDP), la création du comité stratégique de la sécurité des systèmes d’information, la création de la direction générale de la sécurité des systèmes d’information et la mise en place du centre national de gestion des incidents informatiques (ma-CERT).

En plus de l’amélioration de la confiance numérique, des programmes d’accompagnement et de sensibilisation pour faciliter l’accès aux TIC, nous avons également constaté, le recours croissant à des programmes de promotion des sites marchands, telle que la mise en place par cl ministère, en partenariat avec la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), d’un label des sites web marchands marocains, baptisé «Label e-thiq@ ».

Enfin, les banques jouent un rôle important. Dans ce cadre, plusieurs banques ont lancé des cartes dédiées au paiement en ligne tant au niveau national qu’international.

Quels sont les secteurs en plein boom ? Et celui qui sort son épingle du jeu ?

B. Badr : On trouve en tête de peloton le Shopping (37%), Paiement de créances (de 45%), Voyages et événements (12%), e-gov (6%). L’offre est de plus en plus diversifiée, ce qui permet au marché de se développer. La multiplication des services permet ainsi de toucher différentes couches sociales. L’e-commerce se démocratise.

Vous avez évoqué le Label e-thiq@. En quoi consiste-t-il ? Et quelles sont vos prochaines propositions ?

A. Riad : Le développement de l’e-commerce est tributaire de 3 facteurs prioritaires : la sécurité et la confiance, sans oublier la qualité de service. Nous avons déjà mis en place un label de responsabilité social d’entreprise. Nous avons conservé la même démarche qualitative. Le label e-thiq@ inclut l’audit de l’entreprise, la qualité, la sécurisation du site, les procédures de gestion. Pour le consommateur, le label se veut un gage de qualité et un repère. Il donne de la visibilité aux consommateurs sur le sérieux de l’engagement de l’entreprise, la clarté des offres, le respect en termes de délais de livraison et du service après vente, et bien sûr, la sécurisation des moyens de paiement.

Mais rien n’est acquis pour les entreprises qui ont pu avoir ce label. Nous pouvons très bien le supprimer si nous nous apercevons que les règles ne sont plus respectées ou conforme à notre éthique. Dans les prochains mois, nous proposerons aux sites moins imposants le label e-thiq@. Nous allons donc chercher des subventions pour toutes ces entreprises qui méritent d’être connues mais qui ne disposent pas de fonds importants car malheureusement, cette procédure est coûteuse. Notre objectif est de retirer tous les freins à l’achat sur la Toile pour assurer le développement de notre marché.

 

Source : MTC, CMI

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    Journaliste :


    Cet article a été rédigé par :


    Hélène Leremon

    Son credo ? Elle est convaincue qu’il existe une plateforme e-commerce, une technologie, un outil CRM, ou une stratégie qui mène au succès d’une place de marché, d’une enseigne, d’une marque.


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